L’obésité des enfants est des adolescents ne cesse de progresser depuis les années 1980. Elle se définit par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30, avec de graves conséquences sur la santé physique et psychologique.
Comment définir une obésité ?
L’organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’obésité comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ».
Chez les enfants et les adolescents, il est parfois difficile de l’identifier à l’œil nu, d’où la référence à l’indice de masse corporelle (IMC), au tour de taille (TT) et aux courbes de corpulence établies en fonction des âges et des sexes.
Quel est la prévalence ?
La prévalence est élevée. La proportion d’enfants obèses a quasiment doublé entre les années scolaires 2018-2019 et 2020-2021, passant de 2,8 % à 4,6 %, selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France du 26 avril 2022.
Le taux d’enfants en surpoids a également progressé de 8,9 % à 11,2 %.
Les enfants issus de milieux défavorisés sont également plus susceptibles d’être obèses, ce qui renforce les inégalités sociales de santé.
Quelles sont les conséquences ?
Conséquences physiques
Un enfant obèse est plus susceptible de le rester à l’adolescence puis à l’âge adulte.
Les risques médicaux à plus ou moins long terme sont de développer ou favoriser un diabète, de l’hypertension artérielle, une hypercholestérolémie, des maladies cardiovasculaires, des troubles musculosquelettiques, des dyspnées à l’effort…
Conséquences psychologiques
Un enfant obèse peut être victime de discrimination, de harcèlement, altérant l’estime de soi et pouvant entrainer des conduites addictives, un trouble du comportement alimentaire…
Dépistage par l’infirmière scolaire
L’infirmière scolaire repère les signes précoces d’obésité lors des suivis individuelles, et/ou lors de la visite de dépistage de la 12e année, où est abordé – entre autres – l’hygiène de vie : petit-déjeuner, habitudes alimentaires, pratique sportive, activités extrascolaires…
Lorsqu’elle constate un surpoids ou une obésité, elle met en place un suivi personnalisé consistant à accompagner l’élève et sa famille, et/ou à l’orienter vers un médecin.
L’enfant ou l’adolescent doit être au centre de cette démarche. Il ne faut pas agir ni trop tôt, afin d’éviter les effets pervers d’un discours hygiéniste normatif, ni trop tard, afin de ne pas engendrer une négligence thérapeutique.
Éducation à la santé collective
En tant que référent santé auprès des directeurs et chefs d’établissements, l’infirmière scolaire peut impulser une réflexion au sein du CESCE sur les bonnes pratiques alimentaires et l’importance de l’activité physique.
Des actions éducatives bienveillantes peuvent prendre différentes formes pour être attractives et motivantes, comme une sensibilisation à la nutrition et à l’alimentation saine, un atelier de cuisine, la création d’un jardin pédagogique, un travail sur la motivation à participer à des activités physiques en club ou des loisirs actifs…
Les parents peuvent se voir proposer des conseils pratiques et des ressources éducatives pour les aider à adopter des comportements sains à la maison.
Mission retrouve ton cap
Ce dispositif testé depuis 2018 sur 4 départements (Nord, Pas de Calais, Seine St Denis, Réunion) sera étendu à l’ensemble du territoire pour les enfants de 3 à 12 ans.
Il consiste en une prise en charge à 100 % de 3 trois bilans (diététique, psychologique, activité physique) et de 18 séances de suivi, sur une durée maximale de deux ans dans l’une des 260 structures référencées (maisons ou centres de santé), dont la liste sera publiée sur le site ameli.fr.
La prise en charge de l’obésité infantile est un enjeu majeur de santé publique qui nécessite une mobilisation de tous les acteurs concernés, y compris les infirmières scolaires qui y ont un rôle clé à jouer dans la prévention et le suivi de la prise en charge de cette pathologie.
