Le métier d’infirmière scolaire est souvent perçu comme un exercice homogène, centré sur un établissement et des missions récurrentes. Pourtant, derrière cette apparente unité, il existe une grande diversité de postes, avec des conditions d’exercice variées et des spécificités qui influencent le quotidien des professionnelles de l’Éducation nationale.
Les différentes formes d’affectation
Lorsqu’une infirmière scolaire intègre l’Éducation nationale, elle peut être nommée sur un poste définitif, un poste provisoire, un poste lié ou encore un poste fléché, chacun ayant ses particularités administratives.
Un poste définitif est un poste budgétisé et pérenne, qui constitue une affectation stable dans le temps. Une fois nommée sur ce type de poste, l’infirmière y reste de manière indéterminée, sauf si elle demande une mutation pour changer d’établissement.
Un poste provisoire, en revanche, est attribué pour une durée déterminée, généralement une année scolaire. Il n’offre aucune garantie de reconduction, et une demande de mutation est nécessaire pour prétendre à un nouvel établissement l’année suivante.
Certains affectations sont dites « postes liés », ce qui signifie que l’infirmière partage son temps de travail entre plusieurs établissements. Par exemple, elle peut exercer une partie de son temps dans un collège et l’autre partie dans un lycée voisin. Administrativement, un seul de ces établissements est désigné comme son affectation principale, tandis que le second vient compléter son service.
Enfin, il existe des postes fléchés, qui présentent des caractéristiques particulières. Ils peuvent concerner des établissements accueillant des élèves à besoins spécifiques. Ils peuvent aussi correspondre à des fonctions en administration, comme celles d’infirmière conseillère technique. L’attribution de ces postes ne suit pas le mouvement de mutation classique et peut nécessiter un entretien avec un membre de l’administration. La décision finale revient alors à la rectrice ou au recteur.
Les particularités de certains postes
Le type d’affectation peut aussi entraîner des spécificités dans les missions et les conditions d’exercice.
Lorsqu’une infirmière scolaire exerce dans un établissement avec internat, elle est amenée à assurer des permanences en soirée et jusqu’à trois nuits d’astreinte par semaine. En contrepartie, un logement de fonction lui est attribué sur place, sans loyer à payer, bien que cet avantage en nature soit pris en compte dans le calcul de l’impôt sur le revenu. De plus, elle bénéficie d’un complément de rémunération sous la forme d’une Nouvelle Bonification Indiciaire (NBI).
Travailler dans un établissement classé en réseau d’éducation prioritaire (REP) ou en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) implique aussi des spécificités. Ces établissements concentrent souvent des difficultés sociales et économiques importantes, et le rôle de l’infirmière y est essentiel pour répondre aux besoins des élèves. Une indemnité mensuelle est versée aux infirmières exerçant dans ces EPLE, s’élevant à 144 euros en REP et pouvant atteindre 426 euros en REP+.
D’autres établissements, tels que les écoles régionales du premier degré (ERPD), les établissements régionaux d’enseignement adapté (EREA) ou les lycées d’enseignement adapté (LEA), accueillent des élèves en difficulté scolaire, sociale ou en situation de handicap. Travailler dans ces structures permet aussi de bénéficier d’un complément salarial sous forme de NBI.
Les différents lieux d’exercice
Le métier d’infirmière scolaire peut s’exercer dans plusieurs types d’établissements, chacun ayant son propre fonctionnement et ses besoins spécifiques.
Le collège est souvent l’environnement auquel on pense en premier lorsqu’il est question de santé scolaire. L’infirmière y prend en charge des élèves de la sixième à la troisième et travaille au sein d’un établissement dont la gestion relève du département. Parfois, une infirmière scolaire peut être nommée sur un poste interdegrés, ce qui signifie qu’elle intervient à la fois dans le collège et dans plusieurs écoles primaires du secteur. La répartition de son temps de présence varie alors selon les académies et/ou les établissements.
Dans un lycée général, l’infirmière accompagne les élèves jusqu’au baccalauréat et les prépare aux enjeux de l’enseignement supérieur. Elle joue notamment un rôle clé dans la prévention et la prise en charge des problématiques de santé mentale, un sujet particulièrement prégnant dans ces tranches d’âge.
En lycée professionnel, les élèves sont formés à des diplômes spécialisés et effectuent des périodes en atelier ou en entreprise. Ces spécificités influencent les besoins en santé, notamment en matière de prévention des risques professionnels.
Certaines infirmières scolaires exercent dans une cité scolaire, qui regroupe un collège et un lycée sur un même site. Ces établissements peuvent compter une ou plusieurs infirmières en fonction du nombre d’élèves.
Les établissements régionaux d’enseignement adapté (EREA) accueillent des élèves en grande difficulté scolaire, depuis la sixième jusqu’à la préparation d’un CAP ou d’un baccalauréat professionnel. Ils disposent généralement d’un internat avec une forte dimension éducative, nécessitant une présence infirmière adaptée.
Enfin, certaines infirmières sont affectées au sein des inspections académiques (DSDEN), des rectorats ou même du ministère de l’Éducation nationale. À ces postes, les infirmières conseillères techniques assurent un rôle de coordination et participent à la mise en œuvre des politiques de santé à l’école, en lien avec les établissements scolaires et les acteurs institutionnels.
Une diversité qui enrichit le métier
Loin d’être uniforme, le métier d’infirmière scolaire se décline donc en une multitude d’affectations et de modalités d’exercice. Chaque poste possède ses spécificités, qu’il s’agisse des missions quotidiennes, des contraintes horaires, des types d’élèves pris en charge ou encore des compléments de rémunération liés à certaines affectations.
Pour approfondir ces aspects, il est possible de consulter l’ouvrage Infirmière de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur – Exercice et missions, publié aux éditions Maloine. Ce guide détaille l’ensemble des fonctions et responsabilités associées aux différents types de postes, en s’appuyant sur des fiches pratiques qui permettent de mieux comprendre le cadre réglementaire et les réalités du terrain.
En fonction de ses aspirations, de son expérience et des opportunités disponibles, chaque infirmière scolaire peut ainsi envisager un parcours professionnel adapté à ses envies et à ses compétences, dans un environnement en perpétuelle évolution.
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