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Un tout nouveau programme d’EVARS

Même si des attaques se font de plus en plus intenses ces dernières années, il n’est plus à prouver que l’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité constitue un des fondements du développement psychoaffectif de l’enfant. la formation des élèves. À l’École, elle doit répondre à des enjeux éducatifs majeurs, visant à accompagner les élèves dans la construction de leur identité, dans le respect d’autrui et dans l’acquisition de connaissances essentielles à leur bien-être.

Un nouveau programme sera officiellement mis en œuvre en septembre 2025. Il devrait reposer sur une approche progressive et adaptée à l’âge des élèves. Il s’inscrira dans une volonté de transmettre des valeurs fondamentales, de prévenir les discriminations et de lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Des approches différenciées

Pour les écoliers, le Ministère souhaite mettre l’accent sur la vie affective et relationnelle, sans aborder directement la sexualité. L’objectif est avant tout d’aider les élèves à se connaître eux-mêmes, à comprendre leurs émotions et à développer des compétences sociales essentielles. Le respect de soi et des autres, l’apprentissage de l’empathie et de la bienveillance sont au cœur des enseignements dispensés. Des séances adaptées sont prévues pour apprendre aux enfants à identifier les situations nécessitant une demande d’aide, à poser des limites et à exprimer leur consentement de manière claire et respectueuse.

Les activités pédagogiques devraient prendre des formes variées, allant de l’analyse d’albums jeunesse à des mises en situation concrètes permettant aux élèves de s’exercer à poser et à respecter des limites : « Est-ce que je peux m’asseoir à côté de toi ? », « Est-ce que je peux te prendre la main ? ». Ces échanges structurés doivent les aider à développer une compréhension adaptée et progressive des relations interpersonnelles.

Au collège et au lycée, l’éducation à la vie affective et relationnelle s’enrichira de nouveaux contenus, intégrant des notions biologiques liées à la sexualité, à la reproduction, à la contraception et à la prévention des infections sexuellement transmissibles. L’objectif est ici de fournir aux adolescents des connaissances précises et scientifiques, tout en leur permettant de développer leur esprit critique face aux représentations sociétales de la sexualité et des relations.

Les séances s’articuleront autour de plusieurs axes : compréhension du consentement, sensibilisation aux stéréotypes de genre, prévention du harcèlement et des violences sexuelles, promotion de l’égalité entre les filles et les garçons. Ces thématiques seront abordées au travers de débats, d’études de cas et d’ateliers de réflexion favorisant l’expression des élèves et leur engagement dans une approche respectueuse et éclairée des relations affectives.

Des annonces de formation des professionnels

Depuis 2001, la loi impose un minimum de trois séances par an sur ces thématiques. Ce programme a pour vocation de respecter cette obligation encore très peu respectée. Des formations supplémentaires destinées aux personnels enseignants, de santé, et sociaux, auront pour but de garantir une prise en charge homogène et de qualité, en dotant les professionnels des outils nécessaires pour mener ces séances avec efficacité. Des ressources pédagogiques adaptées seront mises à disposition afin de soutenir les personnels dans leur mission éducative.

L’expertise en santé publique et la relation privilégiée avec les élèves, qui caractérisent les infirmières scolaires, en font des leviers essentiels de cette éducation. En collaboration avec la communauté éducative, elles doivent pouvoir contribuer à créer un espace d’échange bienveillant et sécurisé, permettant aux élèves d’aborder ces sujets avec confiance. La mise en œuvre progressive du programme s’accompagnera d’une réflexion continue sur les meilleures pratiques à adopter en fonction des réalités du terrain.

Un déploiement progressif

Le processus d’élaboration de ce programme a débuté en 2023 avec une consultation des instances compétentes. Après une première phase de rédaction et d’ajustement, le projet a reçu le soutien du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) qui s’est prononcé pour à l’unanimité ce jeudi 29 janvier 2025. Il a été annoncé que les formations des personnels débuteraient au cours du second semestre 2025, avant l’entrée en vigueur officielle du programme à la rentrée de septembre.

Par Alexandre Faure-Maury

Infirmier de l'Éducation nationale depuis plus de 10 ans, sur divers types de postes et aujourd'hui en inter-degrés.