Comme chaque année, la rentrée apporte son lot de nouveautés pour les élèves et les équipes éducatives. Septembre 2025 marque plusieurs évolutions importantes, qui concernent aussi bien les contenus enseignés que l’organisation de la vie éducative. Éducation à la vie affective et relationnelle, santé mentale, réforme du Bac, inclusion des élèves en situation de handicap… Ces mesures auront aussi des répercussions directes sur le quotidien des infirmières scolaires affectées en établissement.
Un programme obligatoire d’EVARS
Dès cette rentrée, le Ministère a annoncé l’application du nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle en élémentaire, auquel s’ajoute l’éducation à la sexualité à partir du collège. Déjà inscrites dans la loi de 2001, les trois séances annuelles pour tous les élèves, devraient être déployées de la maternelle au lycée, après plusieurs années de difficultés dans sa mise en œuvre.
En maternelle et en primaire, il s’agit surtout d’aborder le respect de l’intimité, l’égalité filles-garçons et les émotions. À partir du collège, la dimension sexuelle est intégrée, pour accompagner les jeunes dans les changements de la puberté et leur donner des repères. Au lycée, le contenu est approfondi avec en particulier les enjeux liés à la contraception et aux IST, ainsi qu’une place plus importante laissée aux débats et au questionnement.
Pour les infirmières scolaires :
ces séances peuvent représenter des moments privilégiés d’écoute et de repérage, bien qu’il ne soit pas prévu que ce soient elles qui se charge de les animer. Ces interventions risquent aussi d’entraîner davantage de révélations de violences sexuelles. Elles restent donc attentives à recueillir la parole des élèves et à les orienter vers les dispositifs de protection adaptés.
Santé mentale : une sensibilisation élargie de la communauté éducative
Le ministère a décidé de renforcer la vigilance sur la santé psychique des élèves. Dès cette rentrée, un kit de repérage a été annoncé pour l’ensemble des établissements, et deux référents (un CPE et un professeur) devront être formés pour coordonner le signalement et l’accompagnement.
Des interventions menées par des étudiants en santé doivent venir compléter cette démarche. Probablement dans le cadre du service sanitaire, ils devraient travailler avec les enfants et adolescents sur la gestion des émotions et le respect mutuel.
Pour les infirmières scolaires :
avec la consultation infirmière de première intention, le dépistage des signaux faibles, l’accompagnement des situations de souffrance psychologique et le lien avec les familles constituent des missions au cœur de cette rentrée.
M’T Dents : maintenant, c’est tous les ans !
Ce dispositif est bien connu : un bilan dentaire gratuit chez le dentiste pour vérifier l’état des dents et gencives des enfants, et recevoir des conseils personnalisés. Tous les soins et rendez-vous proposés lors de cette visite sont entièrement pris en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles, sans frais pour les responsables légaux.

Auparavant, les familles recevaient cette invitation à consulter gratuitement un dentiste aux 3 ans, 6 ans, 12 ans et 18 ans de leur enfant. Depuis le 1er avril 2025, c’est chaque année que l’enfant peut bénéficier de ce rendez-vous de santé bucco-dentaire.
Pour les infirmières scolaires :
cette évolution offre l’occasion de renforcer la sensibilisation à l’hygiène bucco-dentaire auprès des élèves et d’encourager les familles à profiter de ce suivi annuel, en particulier pour les enfants qui consultent rarement un dentiste.
Inclusion scolaire : des pôles d’appui encore en test
Depuis 2024, quatre départements expérimentent des pôles d’appui à la scolarité (PAS), composés d’enseignants spécialisés et de professionnels médico-sociaux. Ils visent à apporter une réponse plus rapide aux besoins des élèves en situation de handicap. La généralisation, initialement prévue pour 2027, est pour l’instant suspendue.
Pour les infirmières scolaires :
leurs missions les place au cœur de l’accompagnement des élèves eux-mêmes, dans leur vécu scolaire et l’appréhension de leurs difficultés. Mais la gestion des PPS ne fait pas directement partie de leur champ d’intervention.

Le pass Sport réservé aux 14-17 ans
Le « pass Sport » permet d’aider les familles à financer une inscription en club. Il sera désormais réservé aux adolescents de 14 à 17 ans. L’aide passe de 50 à 70 euros, mais les 6-13 ans en sont désormais exclus, ce qui suscite la colère du monde sportif.
Pour les infirmières scolaires :
cette décision pourrait réduire l’accès au sport des plus jeunes, alors que l’activité physique est un levier essentiel de santé et de bien-être. Le rôle de sensibilisation à l’importance de bouger reste donc central.
Les groupes de besoins poursuivis au collège
Les groupes de besoins en français et en mathématiques, testés depuis 2024, sont maintenus. Ils permettent de travailler en effectifs réduits, mais leur efficacité reste discutée.
Pour les infirmières scolaires :
la question de l’estime de soi et du sentiment d’échec peut se poser plus fortement chez les élèves qui pourraient mal interpréter ces regroupements. La prévention du décrochage scolaire fait partie des missions.
Classes « prépa-seconde » : une deuxième chance avant le lycée
Pour les collégiens n’ayant pas obtenu le Brevet mais souhaitant poursuivre au lycée, les classes prépa-seconde sont reconduites. Elles offrent une année supplémentaire pour consolider les acquis avant d’intégrer une seconde générale ou technologique.
Pour les infirmières scolaires :
l’accompagnement de ces jeunes, souvent fragilisés dans leur parcours scolaire, peut être un enjeu majeur. Le travail en partenariat avec les enseignants et les CPE est déterminant.
Une nouvelle épreuve de mathématiques au Bac
À partir de la session 2026, les élèves de première passeront une épreuve anticipée de mathématiques, notée sur 20 et dotée d’un coefficient 2. Elle comportera un QCM et plusieurs exercices, sur le modèle du Bac de français. Parallèlement, le coefficient du grand oral en terminale est réduit.
Pour les infirmières scolaires :
si cette réforme concerne directement les enseignants et les élèves, elle risque d’accroître le stress lié aux examens. Les demandes d’écoute et de soutien pourraient donc augmenter.
La rentrée 2025 met en avant deux grands axes : la prévention des violences sexuelles et la prise en compte de la santé mentale. Autant de domaines où les infirmières scolaires jouent un rôle de premier plan. Face au manque de moyens et à la diversité des missions, leur engagement reste déterminant pour accompagner élèves, familles et équipes éducatives dans ces nouvelles orientations.