Journée internationale du 8 mars 2024 dédiée aux droits des femmes
Nous nous penchons sur l’histoire de l’éducation des filles à l’école. Il s’agit d’un sujet d’importance capitale, marqué tout au long de l’histoire par des luttes, des avancées et des défis encore très actuels.
Dans les sociétés anciennes
L’éducation des filles était souvent négligée au profit de celle des garçons. Les filles étaient souvent confinées aux tâches domestiques, n’étaient pas encouragées à poursuivre des études pour les cantonner aux rôles de mère et d’épouse, plutôt que de leur ouvrir des carrières professionnelles ou intellectuelles.
Au fil du temps, certaines sociétés ont commencé à évoluer. En Égypte ancienne par exemple, certaines filles de familles nobles recevaient une éducation élémentaire, bien que plus limitée par rapport à celle des garçons. Dans la Grèce antique, les filles de certaines classes sociales pouvaient recevoir une éducation de base.
L’une des périodes les plus influentes en Occident est la Renaissance. Certains penseurs humanistes, tels que Christine de Pizan, ont plaidé en faveur de l’éducation des femmes. C’était une écrivaine et philosophe française du XVe siècle, connue pour ses œuvres qui défendaient l’éducation des femmes et critiquaient les préjugés sexistes de son époque.
Dans les temps modernes
Malgré ces premières avancées timides, ce n’est que dans les temps modernes que des progrès significatifs ont pu être réalisés.
Au cours du XIXe siècle, le mouvement pour l’éducation des filles a gagné en force, principalement en Europe et en Amérique du Nord. Des écoles pour filles ont été fondées, offrant un enseignement dans des matières telles que la littérature, les sciences, les mathématiques et les langues.
L’une des figures les plus influentes de cette époque était Mary Lyon, fondatrice du Mount Holyoke Female Seminary en 1837, qui est devenu le premier collège pour femmes aux États-Unis.
D’autres mouvements sociaux, tels que le mouvement pour le droit de vote des femmes, ont également contribué à faire avancer la cause de l’éducation des filles. Les suffragettes, qui luttaient pour l’égalité politique entre les sexes, ont souvent souligné l’importance de l’éducation des femmes pour les préparer à participer pleinement à la vie démocratique de la société.
En France, c’est en 1861 que la première femme a pu obtenir son baccalauréat. Et ce n’est que 10 ans plus tard que la première femme a pu s’inscrire à la faculté de lettres, puis en 1884 à la faculté de droit et en 1893 à l’école de pharmacie. Des initiatives fortes, telles que la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, ont affirmé le droit à l’éducation pour tous, sans distinction de sexe.
De nos jours
Depuis la loi du 11 juillet 1975 dite « Haby », qui rend la mixité obligatoire dans l’enseignement primaire et secondaire en France, l’évolution semble favorable pour une égalité des chances entre filles et garçons. Malgré ces progrès, trop de filles continuent de faire face à des obstacles tels que la précarité, les mariages précoces, les grossesses précoces et des normes culturelles restrictives qui limitent leur accès à l’éducation. Elles restent sous-représentées dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, alors qu’elles ont les meilleurs résultats scolaires en moyenne.
En créant l’article L312-17-1 dans le code de l’éducation, la loi du 9 juillet 2010 prévoit que tous les élèves doivent bénéficier d’une information consacrée à l’égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple.
En 2021, la loi n°2021-1109 confortant le respect des principes de la République, est venue appuyer encore un peu plus l’article L121-1 du Code de l’éducation qui dispose que l’École contribue, à tous les niveaux, à favoriser la mixité et l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment en matière d’orientation.
L’ambition a-t-elle un genre ? Résultats d’enquête.
La confiance en soi
75% en moyenne de la population lycéenne à confiance en soi, pour un taux de seulement 64 % pour les filles.L’orientation scolaire
Les filières scientifiques sont visés par 35% pour les garçons contre 29% pour les filles, à l’exception des métiers de la santé où les % s’inversent (6% pour les garçons, 19% pour les filles).Les filières d’économie et de droit sont visés par 38% pour les filles contre 33% pour les garçons) ou de littérature 14% pour les filles contre 7% pour les garçons.
La projection dans le monde du travail
60% des lycéens pense qu’ « être une femme n’est pas en soi un facteur pénalisant dans le monde du travail ». Seules 46% des lycéennes partagent cet avis.Les résultats détaillés de cette étude sont consultables en cliquant ici.
Étude IFOP
Ce long chemin à travers l’histoire a permis de passer de la discrimination, à une reconnaissance croissante. Pour accélérer le rythme, de nombreux défis restent à relever, même si la règle de l’égalité est théoriquement établie au sein des écoles, des EPLE et dans l’enseignement supérieur.