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Conclusions des assises de la santé scolaire

Il faudra encore être un peu patients pour connaître les détails d’une éventuelle réorganisation des missions. Mais des annonces ont été faites par la Ministre de l’Éducation nationale ce mercredi 14 mai 2025, à l’occasion de la clôture des assises de la santé scolaire. Dans un contexte où les fragilités psychiques et les inégalités d’accès aux soins semblent s’accroître, ces assises avaient pour ambition de réaffirmer l’importance d’une approche globale et coordonnée pour la santé scolaire. On fait le point sur les mesures phares annoncées lors de cette consultation nationale pour améliorer la santé et le bien-être des élèves.

Contexte et enjeux

Les Assises de la santé scolaire s’inscrivent dans la continuité des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant de 2024, recherchant une évolution de la santé scolaire. Depuis février 2025, des concertations ont eu lieu, réunissant des services et des personnels de l’Éducation nationale, des organisations syndicales, et se basant sur une enquête à laquelle des élèves et leurs familles ont pu répondre. Ces échanges ont servi de base au Ministère pour faire un point d’étape et d’identifier les axes prioritaires pour une santé scolaire adaptée aux nouveaux besoins des élèves.

Les signaux d’alerte pointés sont nombreux : fragilités psychiques, troubles somatiques, inégalités d’accès aux soins. Pour le Ministère, le système de santé scolaire tel qu’il est organisé aujourd’hui, ne répond plus aux défis du temps présent et peine à détecter les souffrances, à accompagner les plus vulnérables et à faire face à l’ampleur des besoins.

Quatre grandes priorités

Lors de la conclusion de ces Assises de la santé scolaire, ont été présentées quatre grandes priorités pour répondre aux enjeux actuels et faire de la santé scolaire un levier de bien-être, de réussite, de justice et de cohésion.

  • La réaffirmation des trois piliers de la santé scolaire : la prévention, la détection et la promotion de la santé.
  • L’intervention précoce, dès l’entrée en maternelle pour éviter que les fragilités ne se transforment en ruptures.
  • La construction d’une véritable alliance avec les partenaires de l’École, notamment le ministère de la Santé et les collectivités, pour que le repérage, les soins et le suivi soient efficaces et durables.
  • La priorisation de la santé mentale des jeunes, avec l’amélioration de la détection des fragilités et la prise en charge des élèves, le renforcement de l’appui aux équipes éducatives, et la sensibilisation des élèves.

Mesures annoncées

La conférence de ce mercredi 14 mai a permis de présenter plusieurs mesures phares pour répondre aux enjeux identifiés. Parmi celles-ci, on peut citer l’allègement de la charge administrative pour les personnels de santé, afin de recentrer leurs missions sur la prévention, la détection et la promotion de la santé.

Un kit de formation en ligne sera également mis à disposition pour renforcer les compétences des personnels sociaux et de santé en matière de détection et de prise en charge des problématiques liées à la santé mentale.

La volonté de renforcer la collaboration avec les partenaires de l’École doit permettre de garantir une prise en charge plus efficace selon la Ministre. Des protocoles dédiés à la santé mentale seront systématisés dans toutes les écoles, collèges et lycées, et des formations seront proposées aux inspecteurs et aux personnels de direction. Un partenariat avec les Maisons des adolescents va être développé, et un système de coupe-files sera organisé pour faciliter l’accès des élèves aux centres médico-psychologiques (CMP), lorsqu’ils auront déjà bénéficié d’une évaluation d’un soignant, au sein de l’École.

Réorganisation à l’échelon départemental

En ce qui concerne les personnels à proprement parler, la Ministre a annoncé des chantiers à venir.

Pour renforcer l’appui aux équipes éducatives, un ou une psychologue de l’Éducation nationale conseiller technique en santé mentale sera nommé dans chaque DSDEN. En collaboration avec les CT médecin, infirmier et de service social, le but est de compléter avec une expertise supplémentaire l’accompagnement des adultes prenant en charge les élèves ainsi que les chefs d’établissement et les inspecteurs du premier degré.

Une nouvelle dénomination pour ce « pôle départemental santé, bien-être et protection de l’enfance », qui ne semble pas pour autant se transformer à « service de santé scolaire », comme cela est craint par la majorité des organisations professionnelles.

Vidéo de la conférence de restitution du 14 mai 2005.

On observe donc le souhait affiché pour des mesures concrètes qui amélioreraient la santé et le bien-être des élèves. Le temps des décision administratives va maintenant devoir concrétiser cette volonté. « Ces assises ne sont qu’une étape » a précisé la Ministre. À l’heure actuelle nous ne savons pas encore dans quelle mesure précisément ces changement auront lieu, ni dans quels délais.

Consulter le communiqué de presse officiel du Ministère de l’Éducation Nationale.

Par Alexandre Faure-Maury

Infirmier de l'Éducation nationale depuis plus de 10 ans, sur divers types de postes et aujourd'hui en inter-degrés.