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Le droit à l’avortement dans les collèges et lycées

Le 28 septembre est la journée internationale du droit à l’avortement. Toujours au centre de nombreux débats malgré les années de luttes et les droits acquis, faisons le point sur le rôle de l’INFENES face à une demande d’IVG.

Conditions requises

Tout juste inscrit dans la Constitution française depuis quelques mois, le droit garantit la liberté des femmes de recourir à IVG.

Une IVG peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse (9 semaines d’aménorrhées) pour la méthode médicamenteuse, et jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse (16 semaines d’aménorrhées) pour la méthode instrumentale.

Les mineures, sans condition de nationalité française, peuvent recourir à une IVG avec ou sans le consentement des responsables légaux, sur demande auprès d’un médecin ou d’une sage-femme. En cas d’absence d’informations et de consentement des responsables légaux, une personne majeure doit accompagner la jeune fille. L’adulte est une personne de son choix, sans obligation de lien de parenté.

L’IVG est financièrement prise en charge en totalité par l’assurance maladie. Pour préserver l’anonymat, l’acte et les examens associés ne figurent pas sur le décompte de remboursements.

Parcours d’une IVG

Il début par une consultation d’information sur les différentes méthodes d’IVG, les lieux de réalisation, les risques et les effets secondaires possibles.

Le deuxième temps correspond à la remise du consentement écrit de demande d’avortement au médecin ou à la sage-femme avec le choix de la méthode et du lieu, selon les possibilités du territoire.

Deux méthode sont pratiquées :

  • La méthode instrumentale, jusqu’à la 14e semaine de grossesse, en établissement de santé.
  • La méthode médicamenteuse, jusqu’à la 7e semaine de grossesse, en établissement de santé ou au domicile.

Une consultation supplémentaire est obligatoire pour les mineures. Elle consiste en un entretien psycho-social, auprès d’une conseillère conjugale et familiale ou toute autre personne agréée.

Une dernière consultation de suivi est prévue, pour s’assurer de l’interruption effective de la grossesse, et de l’absence de complication, entre le 14e et le 21e jour après l’IVG. Une méthode de contraception est systématiquement proposée.

Lors de consultations sur le temps scolaire, au regard du droit fondamental relatif à l’IVG, « le CE est fondé à garder le silence … sur une telle absence, dès lors que le personnel de santé l’aura dûment informé de ce que « l’élève est absente pour un motif médical dont elle est légalement autorisée à garder le secret », sans autre précision. »
(Source : LIJ n°128, octobre 2008)

Rôle de l’INFENES
Accueillir

L’INFENES est l’interlocutrice de confiance qui va accueillir une élève exprimant un questionnement à ce sujet. Les cas de figure les plus fréquents étant une inquiétude face à un retard de règles, des nausée et/ou vomissements inhabituels, ou encore le souhait explicite de recourir à une IVG.

Le plus souvent, la grossesse fait suite à un oubli de pilule, à un accident de préservatif, ou une absence de moyen de contraception.

L’INFENES peut proposer la réalisation d’un test de grossesse. Le protocole des soins et des urgences (BOEN HS du 6 janvier 2000) le prévoit. Quel que soit le résultat, elle accompagne l’élève, dans le respect déontologique qui lui incombe.

Orienter

Si le test de grossesse est positif, l’INFENES oriente l’élève pour qu’elle puisse bénéficier d’un dosage hormonal sanguin.

Si ce dépistage sanguin est positif, l’INFENES informe l’élève de ses droits : poursuivre la grossesse et garder le bébé, accoucher sous le secret, pratiquer une IVG.

Selon la décision individuelle de l’élève, l’INFENES l’oriente auprès du service compétent pour sa prise en charge.

Accompagner

En tout état de cause, l’INFENES reste disponible en post-IVG, dans le cadre du suivi personnalisé. Elle s’assure de l’accès à la contraception entre autres.

Accompagner une mineure comme personne adulte relève d’une démarche personnelle à titre privé, et en dehors des heures de service et de la protection du fonctionnaire.

Quelques chiffres

Extrait de études et résultats sur le nombre d’IVG chez les 15-17 ans en 2022 (par ordre décroissant) :

Moyenne France métropolitaine et outre-mer : 5,3/1000

Région de France métropolitainemineures pour 1000 femmes
PACA7,4
Occitanie5,8
Centre Val de Loire5,4
Hauts de France5,4
Nouvelle Aquitaine5,4
Corse5,2
Normandie4,8
Bourgogne Franche Comté4,7
Île de France4,7
Grand-Est4,6
Bretagne4,4
Auvergne Rhône Alpes4,1
Pays de la Loire3,5
Moyenne5
France outre-mermineures pour 1000 femmes
Guyane26,6
Guadeloupe18,6
Mayotte17,2
Martinique14,3
Réunion13
Moyenne14

Code de santé publique : articles L2212-1 à L2212-11

https://ivg.gouv.fr


Abréviations utilisées dans cet article

BOEN : bulletin officiel éducation nationale

CSP : code santé publique

INFENES : infirmière de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur

HS : hors-série

IVG : interruption volontaire de grossesse

LIJ : lettre information juridique

MEN : ministère éducation nationale

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Par Brigitte Accart

Infirmière, 40 ans à l'Éducation nationale.