La prévention contre le VIH/SIDA est un enjeu majeur de santé publique en France, en particulier chez les adolescents. L’École a un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre le VIH/SIDA et les IST, en informant les jeunes sur la prévention et le dépistage anonyme et gratuit qui doit être précoce. Il est donc crucial de sensibiliser les élèves dès le collège.
Axes institutionnels
Pour lutter contre cette épidémie, l’Éducation nationale, en partenariat avec des associations telles que Sidaction, a mis en place des actions de prévention dans les établissements scolaires. Depuis 2005 des ressources appropriées sont proposées (concours [REC]), ce qui constitue une base documentaire pour les équipes éducatives afin de préparer et animer des actions auprès des élèves.
Ces actions s’appuient sur les enseignements, en particulier ceux de sciences de la vie et de la Terre, histoire-géographie, enseignement moral et civique, puis suivant la filière au lycée : sciences médico-sociales, prévention santé environnement. L’éducation à la sexualité est inscrite dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et c’est un point d’appui essentiel pour la prévention du VIH/SIDA et des IST. La loi n°2001-588 du 4 juillet 2001 impose en particulier « une information et une éducation à la sexualité […] dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles. »
Enjeux éducatifs
Les actions éducatives, complémentaires de l’action pédagogique permettent une approche transversale de la prévention du SIDA. C’est ici que le rôle de l’infirmière scolaire prend toute son importance. Présente au sein de l’établissement scolaire, elle a rôle clé dans l’éducation à la sexualité des élèves, aussi bien au niveau collectif, qu’individuel. Elle peut intervenir en tant que référente pour les questions de santé sexuelle que se posent les jeunes. Elle anime des séances d’éducation à la sexualité, leur permettant d’acquérir des connaissances sur les risques liés à la sexualité et les moyens de se protéger. Elle sait sensibiliser les jeunes à l’importance du dépistage précoce et des moyens de prévention tels que le préservatif et la PrEP (prophylaxie pré-exposition).
L’infirmière scolaire aide à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées à la séropositivité en fournissant des informations précises et en encourageant le dialogue ouvert et respectueux sur le sujet. Elle informe les élèves sur les droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA, tels que le droit au travail et le droit à la vie privée.
Infirmière ressource
Il est important de se rendre compte que les élèves peuvent repérer en la personne de leur infirmière scolaire, une soignante de confiance et de proximité. Lors des échanges en classe, elle doit démontrer son éthique (neutralité, non-jugement, ouverture d’esprit) et peut ainsi offrir aux jeunes un lieu supplémentaire où parler de leur intimité en toute sécurité. Elle peut alors discuter l’élève en demande de sa propre santé sexuelle et lui donner des conseils sur les moyens de se protéger contre les IST et le VIH.
L’infirmière scolaire joue un rôle crucial dans l’accompagnement et l’orientation des jeunes vers les structures de dépistage et de soins. Elle peut fournir des informations sur les lieux de dépistage et les aider à prendre rendez-vous. En France, les jeunes peuvent se faire dépister anonymement et gratuitement dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et dans les centres d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CIDDIST).
Travail d’équipe
La prévention contre le VIH/SIDA ne peut pas reposer uniquement sur les épaules de l’infirmière scolaire. Toutes les parties prenantes, y compris les parents, les enseignants et les professionnels de la santé, doivent travailler ensemble pour fournir aux jeunes les connaissances, les compétences et les ressources nécessaires pour se protéger contre les IST et le VIH/SIDA. Le Comité d’Éducation à la Santé, à la Citoyenneté et à l’Environnement doit servir à coordonner toutes ces actions. Le CESCE est donc une instance particulièrement adaptée pour mener un plan d’action cohérent.
Ce n’est que dans une collaboration étroite qu’il sera possible de diminuer encore la propagation du VIH/SIDA chez les jeunes, et de construire un avenir plus sain et plus égalitaire pour tous.
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