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Alcoolisation d’un élève ou d’un étudiant, que faire ?

Les collèges, les lycées, les universités sont parfois confrontés à des cas d’alcoolisation d’élèves et d’étudiants. Au-delà de la prise en charge immédiate, une démarche éducative peut être proposée et conçue à l’occasion du « dry january ».

Quelques chiffres

85,7% des jeunes de 17 ans ont déjà expérimenté l’alcool, dont 8,4% en consomment au moins 10 fois dans l’année. 30,7% des élèves de 3e consomment de l’alcool chaque mois. Source : OFDT.

Avec près de 4 millions d’expérimentateurs avant l’âge légal d’accès (18 ans), les boissons alcoolisées demeurent à ce jour les substances les plus répandues chez les jeunes.

Bière, cidre, vin, spiritueux : le dispositif ESCAPAD a constaté une consommation ponctuelle importante d’alcool (au moins 5 verres). Les jeunes pratiquent, lors de soirées festives, le « binge drinking«  ou la « neknomination« . Ils ignorent les risques sur leur santé et les risques immédiats comme les accidents de la route, les violences physiques, sexuelles, le coma éthylique. Pour eux, l’alcoolisation est associée à une consommation quotidienne.

Alcoolisation d’un élève ou étudiant

Selon le protocole de recommandations en cas d’alcoolisation d’un élève en milieu scolaire élaboré par la MILDT, l’ivresse classique se déroule en trois phases.

Phase 1 d’excitation :

La personne est rouge, elle sent souvent l’alcool. Elle est euphorique avec une désinhibition du geste et de la parole. Elle parle fort, de façon excitée et inappropriée. Elle parait confuse, avec des idées fixes, des répétitions, des oublis. Elle perd sa capacité de réflexion. Les gestes deviennent moins contrôlés avec émergence de pulsions et de gestes instinctifs. La personne gère moins bien ses émotions : apparition d’agressivité, de colère, de tristesse, de pleurs, de rires, etc.

Phase 2 de trouble de la coordination :

La parole devient irrégulière, chaotique, bégayante, bredouillante, incompréhensible. Au niveau de l’équilibre, il devient difficile de se mettre debout et de le rester. La démarche est ébrieuse, c’est-à-dire en zig-zag avec oscillation du buste, écartement des bras et des pieds. Au niveau des membres supérieurs il va y avoir des gestes excessifs, avec peut-être des tremblements C’est généralement à ce moment que le jeune est amené à l’infirmerie.

Phase 3 d’endormissement :

L’individu peut ensuite sombrer dans un sommeil profond de plusieurs heures pendant lesquelles il « cuve », avec possibilités de glissement vers un coma : le coma éthylique.

Les ivresses pathologiques sont toutes les autres formes d’ivresse qui surajoutent des signes particuliers au tableau d’ivresse classique : hallucinations, amnésie, convulsions, troubles graves de l’humeur, dangerosité, risques suicidaires.

Selon la note DAJ A1n°13-174 du 10 juin 2013

Le questionnaire de l’ADOSPA est un outil intéressant, qui permet de repérer un usage nocif de substances psycho actives chez un adolescent. https://www.drogues.gouv.fr

Démarche éducative

Le cerveau d’un adolescent, encore en maturation, est vulnérable aux substances psychoactives comme l’alcool. L’enjeu est donc essentiel.

Le défi de janvier, le « dry january », consistant à ne pas boire d’alcool pendant tout le mois de janvier, peut être l’occasion de construire un projet éducatif au sein du CESCE. Il peut porter sur le développement des CPS pour savoir faire des choix responsables et demander de l’aide si besoin. Une vigilance doit cependant être portée sur le risque de glisser vers un banalisation de la consommation, en dehors de cette période de parenthèse.

Si un intervenant extérieur est appelé, il doit avoir un agrément EN.

Je souhaite construire un projet, quelques pistes :

https://eduscol.education.fr/1985/je-souhaite-construire-un-projet-sur-la-prevention-des-conduites-addictives

https://eduscol.education.fr/3526/comment-aborder-la-prevention-des-conduites-addictives-l-ecole

https://www.ofdt.fr

https://www.alcool-info-service.fr

https://addictions-france.org

Abréviations utilisées dans cet article

ADOSPA : adolescents et substances psychoactives

CESCE : comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement

CPS : compétences psycho-sociales

DAJ : direction des affaires juridiques

EN : éducation nationale

INFENES : infirmière éducation nationale et enseignement supérieur

MILDECA : mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (précédemment MILDT : mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie)

OFDT : observatoire français des drogues et des tendances addictives

Pour vous aidez à vous y retrouver dans les acronymes et les sigles de l’Éducation nationale, découvrez notre glossaire complet : https://amzn.to/45tqtvD

Par Brigitte Accart

Infirmière, 40 ans à l'Éducation nationale.